• * Nouvelles du collectif SOS Forêt du Sud

     

     

    Bonjour,

     

    Voici quelques nouvelles sur la lutte contre les mégacentrales à biomasse.

     

    Sur le front juridique, trois collectivités locales (Parc Naturel Régional du Luberon et les Communautés de Communes Forcalquier/Montagne de Lure et Pays de Banon) ont décidé de déposer un recours juridique, notamment contre la manière dont l’enquête publique sur la centrale à Gardanne a été menée. C’est le troisième recours contre ces projets aberrants.

     

    Un nouveau Comité de Suivi du Site a été créé par le préfet afin de suivre la mise en place de la centrale. Pierre Calfas, Bernard Auric, Lucien Agresti et Jean Ganzhorn (tous membres de notre collectif) font partie du collège des riverains. Ils ont participé à la première réunion le 4 février. Pierre fait partie du bureau. Ce comité ne concerne que le site et la zone à proximité. Les questions liées à l’approvisionnement sont discutés dans le cadre du Comité biomasse régional.

     

    Afin d’apaiser la situation dans les zones d’approvisionnement prioritaire où de très nombreuses collectivités contestent le projet d’E.On, le ministère et les services de l’Etat ont demandé à E.On de sensiblement augmenter le niveau de ses importations de bois pendant les premiers trois ans de fonctionnement.

     

    Selon les informations données lors de la rencontre de la Charte Forestière Luberon-Lure à La Bastidonne (26 janvier), la quantité de bois qu’E.On récoltera en PACA pendant trois ans est réduite à 100.000 tonnes par an. Au début il a été prévu des prélèvements dans la région PACA de 160.000 tonnes la première année et ensuite une augmentation chaque année.

     

    Il faudrait être vigilant sur l’origine du bois importé et les méthodes de déforestation. Au niveau mondial, 30% du commerce de bois est illégal. Apparemment E.On veut importer de l’Espagne et des Pays Baltes (attention : ces derniers sont des portes de sortie pour des produits des pays de l’ex-Union Soviétique. Donc danger éventuel de bois radioactif).

     

    Il semble qu’E.On ait choisi une technologie adaptée aux plaquettes et pas aux pellets, ce qui exclut les importations de l’Amérique du Nord (où on produit surtout des pellets). La technologie à Gardanne est le « lit fluidisé », très chère, utilisant beaucoup d’électricité, qui ne marche pas avec les pellets. Ceci représente très probablement un problème pour E.On car les plaquettes représentent entre trois et quatre fois le volume par rapport aux pellets pour obtenir la même performance énergétique. Le bois représente entre 70 et 80% du coût de chaque kw produit.

     

    La tension et la concurrence sur le marché du bois régional a eu comme conséquence une augmentation de prix du bois d’environ 30%, ce qui risque de poser des problèmes aux collectivités locales qui ont mis en place des chaufferies de taille modeste avec un budget calculé sur un prix de bois plus bas.

     

    Le 5 février j’ai participé à une réunion publique à Londres organisée par Biofuelwatch et les Amis de la Terre. Des représentants de trois organisations du Sud des Etats-Unis (Dogwood Alliance, Natural Resources Defence Council et Southern Environmental Law Centre) ont décrit en détail les ravages perpétrés dans les magnifiques forêts de la région pour la fabrication de pellets destinés aux centrales à biomasse en Europe. Le 11 décembre 2014, la Dogwood Alliance a annoncé que plus de 50.000 citoyens américains avaient signé une pétition qui sera présentée à la Commission Européenne.

     

    Lors du débat pendant la Conférence régionale sur la forêt qui a eu lieu au Conseil Régional à Marseille le 9 février, j’ai évoqué la forte contestation des collectivités locales et demandé comment les services de l’Etat peuvent justifier une augmentation d’importations et donc de déforestation dans des pays lointains pour une centrale avec un rendement minable et un impact néfaste sur la santé publique. Le représentant d’E.On s’est passablement énervé en réaction à cette intervention. Il a accusé notre collectif de diffuser des mensonges, notamment en ce qui concerne les quantités de bois dont E.On a besoin pour la centrale. Il a affirmé que ce sont ces mensonges qui ont incité les collectivités locales à contester le projet, ce qui a, par la suite, effectivement poussé l’Etat à réclamer une augmentation d’importations. Ce qui équivaut à dire que ces collectivités ont bêtement suivi les informations de notre collectif (elles sont bien assez grands pour comprendre les dangers de ces centrales).

     

    Pierre Calfas (président de FNE 13) est intervenu après, en disant qu’il faisait donc partie des « menteurs », mais que le collectif s’est toujours basé sur les données diffusées par E.On.

     

    Lors du prochain Comité Biomasse Régional qui aura lieu le 18 février nous avons décidé de distribuer notre dossier « Halte à la biomascarade », actualisé avec les dernières informations (ci-joint), aux participants. Le but de ce Comité, créé par le Préfet, est de voir comment satisfaire les besoins des différents consommateurs de bois : Tarascon, EON, Inova, la filière biomasse locale etc. Deux membres de notre collectif en font partie (Pierre Calfas et Brigitte Reynaud).

     

    Lors du Salon Primevère qui aura lieu à Lyon les 20-22 février, Norbert et Annick Bossu qui habitent dans la région lyonnaise tiendront un stand contre les grands projets inutiles et nuisibles. Ils proposent de faire une action de sensibilisation et diffusion d’information sur les mégacentrales d’E.On et d’Inova. Ils seront très contents s’il y a parmi vous qui pourraient leur donner un coup de main. Contact : norbert.bossu@wanadoo.fr  (06 84 88 57 88).

     

    Si vous voulez recevoir des copies du dossier, envoyez un chèque à Nicholas Bell, Le Pigeonnier, 04300 Limans. Coût : 2 euros/exemplaire + un peu pour les timbres.

     

    Voilà pour le moment, salutations, Nicholas Bell, Collectif SOS Forêt du Sud

    www.sosforetdusud.org